Périclès, prince de Tyr (2006)

Genre : Théâtre

Auteur : William Shakespeare

Dates et horaires : Jeudi 22 juin, vendredi 23 juin, samedi 24 juin, dimanche 25 juin, lundi 26 juin, mercredi 28 juin 2006 à 21 h.

Lieu : Odéon

Traduction : André du Bouchet

Production : Les Nuits de Fourvière en collaboration avec le Théâtre du Point du Jour

Création mondiale ou française : Création française

Mise en scène : Michel Raskine

Assistant à la mise en scène : Olivier Rey, assistant

Décors : Stéphane Mathieu

Régisseur général : Martial Jacquemet

Costumes : Josy Lopez

Lumières : Julien Louisgrand

Direction musicale : Philippe Grammatico

Interprètes : Anthony Abel Loïc Bachevillier Rémi Guillot Sylvain Thomas et Ludovic Bouaud Bertrand Fayolle Jean Marcel Loïc Morin

Avec par ordre alphabétique : Guillaume Bailliart, Ana Benito, Stéphane Bernard, Cécile Bournay, Christine Brotons, Jean-Louis Delorme, François Godard, Alban Guillemot, Marief Guittier, Grégoire Monsaingeon, Christian Ruché.

Commentaires :
MON CHOIX POUR L’ODÉON ? C’EST PÉRICLÈS, RÉPOND MICHEL RASKINE. À l’invitation des Nuits de Fourvière, je réponds avec joie et même sans trop d’inquiétude puisque l’Odéon est à nouveau en état de marche et parce que c’est une proposition excitante. Depuis quelques années, j’ai la chance de disposer au Point du Jour, que je dirige avec André Guittier depuis 1995, d’un petit théâtre qui a une âme, comme on dit. L’extérieur ne paye pas de mine mais les proportions sont très bonnes, je transforme à ma guise le rapport entre la scène et la salle et j’ai poussé le paradoxe jusqu’à aller jouer dans un « coin » de l’arrière-scène. En acceptant par deux fois de travailler à l’École nationale supérieure des arts et des techniques du théâtre, j’ai pu profiter de deux avantages : la scène y est spacieuse, modelable à souhait, et les élèves, comédiens et techniciens, nombreux. Et de même, à l’Opéra national de Lyon où j’ai été invité à monter Verdi et Britten, j’ai retrouvé l’espace des grands plateaux auxquels j’étais habitué pendant mes belles années d’apprentissage auprès de Roger Planchon. L’Odéon de Fourvière m’offre une nouvelle occasion d’ouvrir tout grand l’image théâtrale, ce qui pourrait devenir un défi esthétique s’il n’y avait pas Shakespeare. Comme la plupart des scènes de plein air, Fourvière exige d’amples histoires humaines à la mesure de ce lieu où l’acteur profère les paroles du poète et s’adresse droit au spectateur. Par nature, Périclès, prince de Tyr appartient au répertoire idéal de ce théâtre. C’est une « pièce vaste » où Shakespeare dilate et le temps et l’espace : quinze années de vie d’un personnage de taille légendaire et les milliers de kilomètres des côtes de la mer Égée et de la Méditerranée orientale. Entre autres beautés, il y a dans Périclès ce personnage de narrateur, un poète d’un temps d’avant, John Gower, un spectre donc. Shakespeare, en le faisant ainsi renaître, invente un porte-voix afin que sa pièce, qui va aux tréfonds de la vie humaine, s’adresse et parle personnellement à chacun dans l’assistance. Gower nous raconte l’histoire au présent, il amorce les chapitres, il résume et gagne du temps, enfin il donne son point de vue sur l’aventure humaine. C’est du théâtre de troubadour qui se joue entre la lune et les planches d’un pont de bateau pris dans les tempêtes du ciel et de l’existence. C’est du théâtre qui navigue entre tous les registres de l’écriture dramatique : la farce, tragique à l’occasion, la comédie, jusque dans sa variante héroïque, le drame, la tragédie pure. Pas question de capituler devant le choc des contraires car c’est le secret de la poésie dramatique de Shakespeare. Et cette poésie, les spectateurs de Fourvière l’entendront dans la langue d’André du Bouchet, qui n’est pas seulement un traducteur réputé, mais d’abord un grand poète français contemporain. L’invitation des Nuits de Fourvière s’adresse au metteur en scène. Mais c’est aussi en voisin que je viens, en « patron de théâtre » qui souhaite ne pas se couper de son équipage du Point du Jour, comédiens et techniciens, même pour une aventure de deux ou trois mois, ni de son public. À Fourvière, je vais mettre en scène dans la ville où je travaille et je vis, pour un public à la dimension de ces gradins antiques où j’espère se retrouveront les spectateurs qui suivent si fidèlement mon travail.

PROPOS RECUEILLIS PAR M.B.

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