Le martyre de Saint Sebastien (1952)

Genre : Mystère en cinq actes

Auteur : Gabriele d’Annunzio

Traduction : Ecrit en vers français par Gabriele d’Annunzio

Adaptation : Véra Korène

Dates et horaires : Dimanche 6, lundi 7 et mardi 8 juillet 1952 à 21h30

Lieu : Grand théâtre romain de Fourvière

Compositeur : Claude Debussy

Production : Opéra de Lyon, directeur artistique : Paul Camerlo

Mise en scène : Véra Korène

Assistant à la mise en scène : Louis Erlo

Chorégraphie : Serge Perrault Josy Chirat, maître de ballet

Décors : Bernard Daydé

Réalisation des décors : Ateliers Pierre Delage

Régisseur général : Marcel Valle et M. Finet, Régisseurs de scène

Costumes : Bernard Daydé

Réalisation des costumes : Alyette Samazeuilh, Paris, et les ateliers de l’Opéra de Lyon Chef Costumier : Félix Ruatta Costumier armurier : M. Bournes

Réalisation des accessoires et des masques M. Leroy, chef accessoiriste

Perruques : Coiffures : Suzanne Croizier

Lumières : Marcel Pabiou, ingénieur des services électriques de la ville de Lyon

Chef électricien : Hughes Besquet

Effets spéciaux : Sonorisation : Matériel Teppaz, Lyon

Direction musicale : André Cluytens

Orchestre : Orchestre du Festival

Chœurs : Chœurs professionnels École des chœurs de l’Opéra Chorale de l’Enseignement Chorale Les vieux amis Chorale de l’Harmonie glorieuse

Chef des chœurs : Paul Decavata

Solistes : Janine Micheau, du Théâtre national de l’Opéra : Vierge Erigone Hélène Bouvier, du Théâtre national de l’Opéra : Vierge Marie

Avec : Véra Korène, sociétaire de la Comédie Française : Saint Sébastien Henriette Barreau, de la Comédie Française : La Mère douloureuse Dominique Barra, du Théâtre national du Palais de Chaillot : La fille malade des fièvres Jean Marchat, sociétaire de la Comédie Française : L’Empereur Mestrallet, de l’Opéra de Monte-Carlo : Le Préfet Serge Perrault, du Théâtre national de l’Opéra : Le messager, le danseur Michel Choisy :Vital Louise Metras : La femme muette Janine Desay : La femme aveugle Pierre Casari : Marc André Poti : Marcellien Pierre Duc : Guddene Laure Brucy, Camille Montigny, Denise Bridet, Simone Demarty, Jacqueline Journel, Marielle Betti, Suzanne Chavance : Magiciennes S. Dorabella, Elisabeth Miky, H. Dauthuile, N. Longmarie, O. Blanchet, Jane Calandra, Simone Dorgel : Coryphées Oran, Meyer, Girardet, Bescou, Dumorty, Ajacques : Archers Jean Rodet, Maurey, Jean Pasquio, Claude Lochy, René Doty, Jacques Mazières, Martinot : Esclaves

Programme ou affiche : Jacques Ravel

Commentaires : L’orchestre et les chœurs du Festival-650 exécutants. Grande figuration Très beau temps.

Le Cardinal Gerlier, sollicité par Georges Bassinet, ne peut y assister car Le martyre de Saint-Sébastien de Debussy et d’Annunzio a été mis à l’index à la demande de l’archevêque de Paris lors de sa création au Châtelet en 1911. Cf. Zinsch.

En 1948, les Chorégies d’Orange avaient confié à Jean Hervé le soin de mettre en scène Le martyre de Saint-Sébastien avec Véra Korène, Henriette Barreau, André Falcon et l’orchestre Colonne conduit par Paul Paray. La version choisie était amputée de la 2ème mansion.

Pour marquer le 40e anniversaire de la création à Paris de l’ouvrage écrit en français par d’Annunzio, la Scala de Milan, en mai 1951, engage le metteur en scène Bronislaw Horowitz, Véra Korène, « Sébastien intrépide à la belle chevelure », et une trentaine d’artistes français Janine Micheau et Hélène Bouvier de l’Opéra de Paris, Henriette Barreau et Jean Davy de la Comédie Française, Jacques François, Hélène Duc, Françoise Delille, Paula Dehelly, Claude Pasquier, Jean Valcourt..., pour une version intégrale dans des décors et des costumes de Nicolas Benois. Information relevée dans Le Populaire du 18 mai 1951.

Un an plus tard, le 22 avril 1952, Véra Korène expose à Jean Rollot, journaliste à Ce matin de Paris, comment elle entend mener son projet au Grand théâtre romain de Fourvière : « Pour les projets qui me tiennent à cœur, il y a celui de monter Le martyre de Saint Sébastien de d’Annunzio au Festival de Fourvière, les 6, 7 et 8 juillet. Je l’ai joué l’année dernière à la Scala de Milan où Sabata [Victor de Sabata] conduisait l’orchestre ; c’était la première fois qu’on y parlait français depuis 1926. Je vais donc mettre en scène et interpréter l’œuvre avec une troupe d’opéra et 650 exécutants que conduira Georges Cluytens. Le personnage est écrasant de présence et de débit ; créé par Ida Rubinstein (c’est Toscanini qui conduisait), il doit danser à deux reprises. Enfant, j’ai fait de la danse. Toutefois, ici, j’ai ramené la chorégraphie à une simplification presque statique. A Fourvière, pas de coulisses ; et l’œuvre ne comporte pas d’entracte. Il me faudra ruser techniquement d’une façon folle. C’est pourquoi j’ai décidé que tout le monde aura trois costumes l’un sur l’autre, à enlever successivement. Je vais utiliser (pour la première fois au théâtre de France) de petits projecteurs américains à volets dont j’attends des effets sensationnels d’éclairages et d’ombres. »

Dans Combat, 1er juillet 1952, une mise au point de Bronislav Horowitz qui rétablit son rôle de metteur en scène et adaptateur du texte de d’Annunzio et accuse Véra Korène de s’approprier son travail à l’occasion de déclarations à la presse. R Supp 3852, p. 35

Extraits critiques

« Ce fut une stupeur mêlée de ravissement. Nul n’aurait osé espérer une pareille victoire. Il est vrai que la représentation du spectacle avait de quoi enchanter le regard, l’oreille et l’esprit. Les ressources féériques du théâtre romain permirent à Véra Korène de jouer sans entre actes ce drame si multiforme et si varié et de lui donner une mise en scène d’un relief inouï ». Emile Vuillermoz, Hommes et Mondes, août 1952.

« Spectacle splendide, extrêmement émouvant, dans lequel Véra Korène a prodigué les recherches artistiques les plus heureuses. Elle a ainsi attaché son nom à un effort lyrique qui lui fait le plus grand honneur et dont le rayonnement sera considérable ». Emile Vuillermoz, Paris-Presse, 8 juillet 1952.

« Spectacle de très grande qualité et dont la vertu principale était la ferveur, la foi dans l’œuvre. Véra Korène, adaptatrice, interprète et metteur en scène, a trouvé là une des plus belles réussites de sa carrière. Son interprétation est tout autre que celle d’Ida Rubinstein en ce sens qu’elle n’a aucun caractère stylisé. Elle est d’une très profonde et naturelle humanité. Elle fait littéralement vivre un personnage humain, non un simple symbole, un schéma abstrait. D’autre part, sans rechercher nullement à se masculiniser - ce qui serait une erreur capitale et, au surplus, fort inutilement équivoque dans les scènes avec l’empereur - elle se rapproche dans la mesure du possible des « garçons » de Gozzoli ou de Mantegna et non de l’hermaphrodite de Salvator Rosa... Le geste individuel et les mouvements d’ensemble ont une impulsion et un rythme admirables ». Claude Rostand, Carrefour.

« ...Un immense oratorio en costumes, une suite de tableaux vivants, tour à tour du plus puissant et du plus mystérieux effet... Spectacle d’une très grande beauté où, malgré la magnificence des costumes - dus à Bernard Daydé - et l’ingéniosité de la mise en scène, tout se trouve toujours ramené vers la musique, centré sur elle comme sur l’élément le plus pur, le plus précieux d’une œuvre passablement disparate... Aussi ai-je bien eu à Lyon la révélation d’une Véra Korène merveilleusement musicienne. Je puis confier à mes lecteurs que cette sociétaire de la Comédie Française m’a chanté, la veille de la première, tout l’Alleluia final d’un bout à l’autre, avec les entrées des différentes voix et sans une fausse note ! ». Antoine Goléa,

Article dans Le Parisien Libéré, 5 juillet 1952. Article dans Libération, 7 juillet 1952. Critique positive de Gaston Joly dans L’Aurore, 8 juillet 1952.

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