La princesse d’Elide (1953)

Genre : Comédie, mêlée de danse et de musique

Auteur : Molière

Dates et horaires : Vendredi 19, samedi 20, dimanche 21, lundi 22, mardi 23 et mercredi 24 juin 1953

Lieu  : Grand théâtre romain

Institution ou compagnie : Théâtre des Célestins

Mise en scène : Charles Gantillon

Assistant à la mise en scène : Jacques Barral

Réalisation des décors : Jean Goine

Régisseur général : Joseph Demeure

Arrangement décoratif et costumes : Georges Wakhévitch

Réalisation des costumes : Maison Karinska Maison Gromtseff Ateliers du Théâtre des Célestins sous la direction de Clotilde Chevalier

Réalisation des accessoires et des masques : Fleurs de Perraud et Fils Maillots de la maison Petit

Lumières : Luminaire réglé par Marcel Pabiou, ingénieur, chef du service électrique de la Ville de Lyon

Chef électricien : Jean Boyer

Musique de scène  : Rémo Bruni

Direction musicale : Rémo Bruni

Avec par ordre d’entrée en scène : William Sabatier : Arbate Jean Desailly : Euryale Jean-Pierre Granval : Moron Simone Valère : la princesse d’Élide Jean-François Calvé : Aristomène Gabriel Cattand : Théocle Clarisse Deudon : Aglante Anne Carrère : Cynthie M.-L. Spaens : Philis Pierre Bertin : Iphitas Jean Juillard : Tircis Henri Galiardin : Lyciscas et Alain Mottet Chazot Ferrand Eddy Roos : quatre valets Danseurs et danseuses du Corps de Ballet de l’Opéra de Lyon

Compagnie de ballet Corps de Ballet de l’Opéra de Lyon

Chorégraphie : Ruth Page

Programme ou affiche : Programme avec macaron doré

Commentaires : Jean Julliard Pas d’indication d’horaire Le spectacle sera retransmis par la Radiodiffusion-télévision française. Une journée annulée en raison de la pluie

Extraits critiques : Dans Théâtre de France, deux photos et une critique très positive de Jean-Jacques Gautier.

« Le cinquième Festival de Lyon-Charbonnières n’a pas démérité. Si, l’an dernier, Amphitryon et Le martyre de saint Sébastien avaient montré les possibilités d’un metteur en scène de talent à qui les moyens matériels ne sont pas mesurés, La princesse d’Elide et Coriolan ont renouvelé, cette année, la démonstration avec un luxe, une prodigalité, un goût aussi qui achèvent de placer cette manifestation estivale d’art dramatique au tout premier rang. Je veux bien que le cadre, celui du théâtre antique de Fourvière, compte pour beaucoup dans la réussite : un amphithéâtre de trois mille places environ, une scène qui, avec les arrière-plans, couvre plus de 5.000 mètres carrés, une acoustique incomparable qui rend inutile l’usage du haut-parleur, les colonnes brisées, le fond de verdure, les parfums de la nuit d’été, le coassement étouffé des grenouilles dans les bassins. Mais l’industrie du metteur en scène a su ajouter à ces données premières toutes les ressources de la technique moderne. L’orchestre est dissimulé sous la scène par des panneaux à volets. 12 kilomètres de câbles, mille huit cents lampes et projecteurs assurent, au cours d’une représentation comme celle de La princesse d’Elide, cent soixante changements d’éclairage. Une sonorisation du théâtre entier fait que le moindre bruit aboutit au chef d’orchestre. Dans la nuit paisible, voici que les violons préludent. L’obscurité s’est faite. Au milieu des verdures, un jet d’eau s’élève que les projecteurs irisent. Les ifs, à leur tour, s’éclairent, les rocailles, d’autres fontaines, un irréel jardin à la française. Des meutes de chiens apparaissent, contenues par des valets aux costumes de fête galante. Est-ce Verlaine ? Non, c’est Molière qui écrivit La princesse d’Elide, en 1664, pour le divertissement d’un jeune roi, de la favorite La Vallière et d’une cour éprise de plaisirs. Le texte compte peu, bien que l’on y découvre de-ci de-là des préciosités ravissantes. On accepte tout, et que la princesse d’Elide affecte de mépriser les hommes, et que son soupirant Euriale feigne l’indifférence à l’égard de celle qu’il adore. Ce n’est que prétexte, et quel prétexte que celui qui nous vaut cette cavalcade de chevaliers masqués dont les montures ruent superbement ! On rit aux astuces de Moron. On admire Pierre Bertin dans le rôle d’un Iphitas empanaché, père de cette princesse prise à son propre jeu. Des danseuses virevoltent dans des lumières roses et bleues. Jean Desailly et SimoneValère lancent leurs couplets avec autant de grâce que de noblesse. Jean- Pierre Granval est un bouffon de grande allure. Toute la troupe s’amuse et nous ravit. C’est une féerie de tous les instants et qui finit trop vite. Bravo, Charles Gantillon, pour cette mise en scène de virtuose. Bravo, Georges Wakhévitch, décorateur et costumier ! Bravo et merci » Yves Gandon, France-Illustration, n° 401, août 1953.

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