I la galigo (2004)

Genre : Théâtre musical

Auteur : D’après Sureq Galigo, poème épique des Célèbes

Adaptation : Rhoda Grauer

Dates et horaires : Mardi 8 juin, mercredi 9 juin, jeudi 10 juin à 21h45

Lieu : Grand théâtre romain

Production : Change Performing Arts, en partenariat avec Bali Purnati Center for the Arts, commandée et coproduite par : Esplanade Theatres on the bay Singapore, Les Nuits de Fourvière/Département du Rhône, Lincoln Center Festival NewYork, Het Muziektheater Amsterdam, Forum Universal de Les Cultures Barcelona 2004, Ravenna Festival

Création mondiale ou française : Création mondiale à Singapour

Mise en scène : Robert Wilson

Collaboration à la mise en scène : Ann Christin Rommen

Assistant à la mise en scène : Rama Soeprapto

Décors : Robert Wilson

Réalisation des décors : Collaboration au décor : Christophe Martin

Costumes : Joachim Herzog

Coordination des costumes : Yusman Siswandi, Airlangga Komara

Lumières : A.J. Weissbard

Musique de scène : Rahayu Supanggah

Maître de ballet : Andi Ummu Tunru

Commentaires : En collaboration avec Polimnia Paris, Otello/Elsinor Barcelona et CRT Artificio Milan

En ouverture des Nuits de Fourvière, le public lyonnais découvrira en exclusivité française, après sa création mondiale à Singapour, I La Galigo, l’épopée classique du peuple Bugis, un « monument littéraire », transformé par la magie de Robert Wilson en un chef-d’oeuvre d’art théâtral. Pour mettre en scène ce mythe fondateur que, selon la croyance, on ne saurait représenter, Wilson efface les frontières traditionnelles des genres. Il mélange la danse, la musique, l’opéra, le théâtre, les arts martiaux et crée un spectacle aussi sublime que la très vieille légende du héros nommé I La Galigo. Robert Wilson a rassemblé, pour interpréter ce spectacle, une troupe de 50 danseurs, musiciens et comédiens indonésiens. Qui mieux qu’eux pourrait rendre l’authenticité de cette grande épopée, si présente dans l’esprit et dans la vie quotidienne du mystérieux peuple Bugis. Dans l’archipel indonésien, une petite île, Sulawesi, que, curieusement, les français appellent les Célèbes, recèle loin du regard du monde moderne une des plus belles et plus longues épopées du patrimoine littéraire mondial : Sureq Galigo. La communauté des Bugis, que les premiers explorateurs et commerçants européens qualifiaient de « pirates des mers du Sud », la nomment aussi La Galigo, d’après le prénom de l’un de ses héros. C’est un conte épique sur la vie et l’héroïsme du peuple Bugis, deux fois plus long que le Mahabharata. Il est aussi bien moins connu. Sureq Galigo est né dans la tradition orale et il a probablement été transcrit à partir du XVe siècle. Encore aujourd’hui, on ne possède pas de version complète et définitive de cette épopée, composée d’environ 600 000 vers.

Eparpillés aux quatre coins de l’île, les manuscrits sont précieusement gardés dans les familles. Ils renferment des centaines d’épisodes, une multitude de personnages, des histoires drôles, touchantes, des actes héroïques, des scènes d’amour. Plus qu’une oeuvre littéraire, pour les Bugis, c’est un livre sacré, tellement sacré qu’on ne peut l’ouvrir. Sureq Galigo raconte l’histoire de la naissance du peuple Bugis et de l’ordonnancement de l’univers. Au début des temps, l’univers est composé de trois mondes. Les dieux occupent le monde d’en haut et le monde d’en bas, le ciel et la mer. Un jour, ils décident d’envoyer leurs enfants dans le Monde du Milieu. Le fils du dieu du ciel descend sur un éclair, la fille du dieu de la mer arrive sur d’énormes vagues. Ils se marient et leur progéniture habite désormais le pays des Bugis. L’histoire de I La Galigo commence avec la naissance de leurs petits-enfants, des jumeaux, une fille et un garçon. Le garçon, Sawerigading, tombe amoureux de sa soeur, We Tenriabeng. Sachant que leur amour est impossible, We Teriabeng envoie son frère au pays de Cina pour épouser une de ses cousines qui lui ressemble trait pour trait. De cette union naîtra I La Galigo, le héros mythique, batailleur et charmeur, amateur de femmes et de combats de coqs. Et on ne vous en dira pas plus, car Robert Wilson, cet enchanteur du théâtre, amoureux de l’Indonésie, raconte la suite de cette fable dans une composition sublime d’images, d’inventions théâtrales et de lumières.

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