Brasil Brasileiro (2006)

Genre : Musique et danse du Brésil

Dates et horaires : Jeudi 6 juillet, vendredi 7 juillet, samedi 8 juillet à 22h

Lieu : Grand théâtre romain

Production : Coproducteurs : 30 Festival de Barcelone GREC, Théâtre Sadler’s Wells Londres, Festival d’Automne à Paris. Producteurs délégués : Steffen Dauelsberg (Dell’arte Promoçoes Artisticas S/C Ltda) et Ricardo Szwarcer. Spectacle sponsorisé par AMBEV

Lumières : Marcelo Cuervo

Direction musicale : Rildo Hora

Chorégraphie : Claudio Segovia

Assistant à la chorégraphie : Joao Carlos da Silva Ramos, avec la collaboration des danseurs

Musique : Ary Barroso, Vinicius de Moraes, Antonio Carlos Jobim, Luis Gonzaga, Jair Rodrigues, Caetano Veloso, Chico Buarque...

Avec : Elza Soares et Jair Rodrigues, chanteurs.

Commentaires : 60 chanteurs, danseurs et musiciens

AUX RACINES DE L’IDENTITÉ MUSICALE DU BRÉSIL CLAUDIO SEGOVIA ET SA TROUPE EXUBÉRANTE DE DANSEURS, CHANTEURS ET MUSICIENS RETRACENT L’ITINÉRAIRE DE LA SAMBA, L’AUTRE LANGUE DU BRÉSIL. UN BAIN DE JOUVENCE ET DE JOIE DE VIVRE. Beaux, surdoués, dopés par l’énergie de la jeunesse, portés par l’exubérance d’une culture qui puise dans ses racines africaines, les danseurs du spectacle Brasil Brasileiro relèvent avec panache et fierté le défi que leur impose Claudio Segovia : suivre l’itinéraire de la samba, des premières traces datées au milieu du XIXe siècle dans la région de Bahia aux variations contemporaines alimentées par les influences du reggae, du funk et surtout du jazz. Aux origines, les esclaves noirs et vendeurs ambulants des ruelles de Salvador chantaient pour communiquer entre eux, partager leurs joies et leurs peines. Issue du lundu, probablement comme le fado portugais ou la morna du Cap-Vert, longtemps interdite, la samba se nourrit d’un mélange de fatalisme et d’optimisme, de croyances religieuses et de traditions païennes. La voix et le claquement des mains donnent naissance à sa forme initiale, la Samba-de-roda du Recôncavo, inscrite depuis 2005 parmi les Chefs-d’oeuvre du Patrimoine oral et immatériel de l’Humanité, selon l’Unesco. Au début du XXe siècle, elle s’exile à Rio de Janeiro, dans les valises des émigrés Bahianais venus chercher fortune dans la ville alors capitale du Brésil. La samba s’épanouira aux pieds du Pain de Sucre, donnant naissance au choro, à la bossa-nova et autres déclinaisons, chacune traduisant un état d’esprit ou une couleur régionale. Elle perdra en même temps son image de musique de voyous et de défavorisés pour gagner ses lettres de noblesse au contact d’une classe aisée jusqu’alors formatée par la culture européenne. Cartola, fondateur de la Mangueira, première école de Samba de la capitale carioca, l’érigera en symbole d’une nation qui l’adopte comme une seconde peau. Dans son sillage, de grandes figures portent la samba hors des frontières. Particulièrement la fougueuse Elza Soares, une figure mythique, une icône pour tous les Brésiliens, qui apparaît au générique de Brasil Brasileiro. Née dans une favela de Rio, mariée à douze ans, veuve à dix-neuf avec cinq enfants, elle symbolise à elle seule le destin de millions de Brésiliens qui n’ont d’autre richesse que la volonté et le courage pour s’arracher à la misère. « Tout passe par la samba », ont l’habitude de dire les Brésiliens. Vous pourrez le constater dans ce spectacle qui, plus qu’une carte postale musicale, offre un éventail complet des multiples variations et influences qui lui ont permis d’affirmer son identité. Il s’ouvre sur le batuque des origines et se termine par une batucada, comme celles qui font résonner tous les mardi soirs les ruelles du Pelourinho dans le quartier historique de Salvador. Entre ces deux références aux origines, la troupe réunie par Claudio Segovia alterne chants et danses plus conformes à l’image carioca de la samba. Les pas de deux s’enchaînent sur des formes plus brillantes et chaloupées. Entre deux figures chorégraphiques, dans une parfaite fluidité, les chanteurs - dont Elza Soares et Jair Rodrigues -, égrènent les tubes d’un vaste répertoire. Les musiciens relaient l’énergie et la bonne humeur du plateau où les couleurs et les rythmes de ce spectacle constituent l’un des temps forts de l’édition 2006 des Nuits de Fourvière. Un joyau scintillant que le plein air et la complicité du public devraient faire briller de mille feux.

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