Genre :
Drame en trois pièces
Auteur :
Charles Péguy
Dates et horaires :
Lundi 30 juin, mardi 1er, mercredi 2 et jeudi 3 juillet 1952 à 21h.30
Lieu :
Parvis de la primatiale Saint-Jean
Genre :
Drame en trois pièces
Auteur :
Charles Peguy
Adaptation :
André Chancerel et Marcel Péguy
Production :
Festival Lyon-Charbonnières
en collaboration avec le Comité des Fêtes de la Ville de Lyon
Mise en scène et interludes :
Charles Gantillon
Assistant à la mise en scène :
Jacques Barral
Décors :
Arrangements décoratifs de Jean Guiraud
Régisseur général :
Joseph Demeure
Costumes :
Jean Guiraud
Réalisation des costumes :
Maison Pontet, 2, rue Chambiges, Paris
Ateliers du Théâtre des Célestins
Lumières :
Arrangements lumineux réalisés sous la direction de
Marcel Pabiou, Ingénieur de la Ville
Chef électricien :
Jean Boyer
Effets spéciaux :
L’embrasement de la cathédrale a été réalisé par
les Etablissements Ruggieri, 21, rue Ballu, Paris
Musique de scène :
Ennemond Trillat et Robert de Fragny
Direction musicale :
Raoul Barthalay
Direction des choeurs :
M. Sornet
Solistes :
Orgue de Marcel Péhu
Orgue électrostatique, Dereux
Avec par ordre alphabétique :
Antoine Balpétré, de la Comédie Française : Gilles de Rais
Maria Casarès, de la Comédie Française : Jeanne d’Arc
Béatrice Dussane, de la Comédie Française : Madame Gervaise
Jean Juillard : Raoul de Gaucourt
Fernand Ledoux, de la Comédie Française : L’Evêque Cauchon
Marie-Thérèse Payen : Marie
William Sabatier : Un couleuvrinier
et
Jean Amadou : Regnauld de Chartres
André Bonnardel : Baron de Montmorency
Robert Bordenave : Jean d’Estivet et le Curé
Claude Cartoux : Une fille de la ronde
Françoise Cheminant : Une fille de la ronde
Andrée Combe : La suivante
Marcel Decret : Patrice Bernard
Aimé Deviègue : Maître William Haiton
Serge-Henri Dumesne : Nicolas Midi
Michel-Eugène Ferrand : Jean Beaupère
Régine Garde : Une fille de la ronde
Maurine Jacquet : Hauviette
Paul Janin : Durand Lassois et Maître Thomas de Courcelles
Christian Marin : Jean d’Alençon
Dany Raleigh : Maître Guillaume Evrard
Michel Tessier : Comte de Clermont
Avec le concours de l’Escadron de Saumur
Programme ou affiche :
Jacques Ravel
Commentaires :
Photos : Le Progrès. Bonne photo de Casarès au maquillage.
Présence d’Albert Camus, d’après Zinsch.
« Cette année-là, on interprétait la Jeanne de Péguy. Albert Camus officiant pour un autre quotidien, s’aperçoit tout à coup que Robert Kempf dort à poings fermés. Il se garde bien de le réveiller. Le spectacle s’achève et le critique sombre de plus en plus dans le sommeil. Charitablement il le réveille et Kempf refait surface.
Quelques instants plus tard, Camus l’interroge un peu perfidement, en présence de Maria Casarès qui avait interprété le rôle principal.
Alors Kempf, que pensez-vous de la pièce ?
Pas mal, mais je pense qu’on a fait trop de coupures...
Péremptoire, comme toujours. »
Armand Zinsch
Cinquante ans d’histoires lyonnaises
Editions de la Taillanderie, Bourg-en-Bresse, 1990
« 20 février 1952. - Charles Gantillon vient à Paris, il m’annonce ses projets pour le festival de cette année à Lyon : la Jeanne d’Arc de Péguy devant la cathédrale Saint-Jean. Il me demande de jouer Madame Gervaise.
Il cherche une Jeanne d’Arc. Nous pataugions dans le vague depuis une vingtaine de minutes, quand brusquement une illumination m’a traversé l’esprit : « Casarès ! » Il a bondi d’enthousiasme. Mais sera-t-elle libre ? Et voudra-t-elle ? Gantillon me charge de l’ambassade auprès d’elle.
Je cours au Théâtre Antoine pour l’heure de l’entracte, je fais la demande à Maria avec assez d’anxiété. Son visage s’éclaire de joie non dissimulée, elle me répond oui, sans histoires. C’est une grande émotion pour moi de me retrouver dans Péguy avec elle après dix ans*, et de jouer auprès d’elle...
... Texte à saisir. »
Béatrix Dussane, Maria Casarès,
Editions Calmann-Lévy, Paris, 1953
*En juillet 1942, Maria Casarès, élève de Béatrice Dussane, s’était présenté au Concours du Conservatoire dans Jeanne avec pour partenaire Vujovic, c’est-à-dire Michel Auclair.
Texte de présentation de Marcel Péguy.
La Jeanne d’Arc de Péguy
Roman-fleuve, dit-on de certaines œuvres, Drame-fleuve peut-on dire de la première œuvre de Charles Péguy, Jeanne d’Arc ; drame en trois pièces - fini d’écrire en juillet 1897
Dans le déroulement des vingt actes que comprend l’ouvrage et qu’il faudrait jouer - dans la version intégrale, toute une nuit durant - Charles Péguy ne nous montre pas seulement, comme d’autres l’ont fait - depuis - Jeanne se débattant contre la mort au milieu de juges fourbes et sadiques. Il nous montre aussi auparavant Jeanne se débattant contre les conseillers du roi temporisateurs, contre des prêtres déjà méfiants et des chefs de bandes pillards ; et avant de tomber entre les mains des Anglais, échouant malgré le dévouement de quelques partisans fidèles. Et, avant encore, Jeanne tout enfant se débattant contre le problème du mal, de la misère, de la damnation, où sombre la France, à cause de cette guerre, interminable.
Telle est l’œuvre. On juge des difficultés que présente une interprétation scénique, d’ailleurs nécessairement fragmentaire. La Comédie Française en 1925, depuis, les Comédiens de Provence, le Rideau des Jeunes, le Théâtre Hébertot, le Théâtre Charles Péguy ont, avec des fortunes diverses, présenté des adaptations, des choix de scènes. Mais ce qui ne pouvait être réalisé qu’à Lyon, dans ce cadre grandiose que représentent le parvis et la façade, si classique, de Saint-Jean, c’était de révéler aussi le côté profondément épique, sublime, d’une œuvre dont on n’avait guère montré que cet aspect lyrique que, dix ans après avoir écrit Jeanne d’Arc, Charles Péguy devait reprendre et développer dans son mystère de la Charité de Jeanne d’Arc.
Marcel Péguy
Paris-Presse, 29/4/1952, article sur les Frères Ruggieri. « Edouard Herriot fera incendier sa cathédrale. Avec le consentement du cardinal Gerlier, le président Herriot donnera, le 30 juin, l’ordre d’incendier la cathédrale de Lyon. Du moins les Frères Ruggieri, grands artificiers de France, ont-ils promis que l’illusion sera complète : de hautes flammes et une fumée abondante simuleront en tous points un véritable sinistre. » R. Supp. 3852 p. 10
Extraits critiques :
Dans Ce soir, 4 juillet 1952, très belle critique de Renée Saurel.
R Supp 3852, p. 39.
Dans Paris-Presse, 5 juillet 1952, Emile Vuillermoz parle des « coquetteries de Charles Péguy » et critique très durement Casarès : « un stradivarius mal accordé ».
R Supp 3852, p. 40.
Dans Le Monde, 6 juillet 1952, Kemp décrit un grand spectacle à la Gustave Doré. Article utile.
R Supp 3852, p.45.