Genre :
Opéra en deux actes
Auteur :
D’après le roman de Victor Hugo
Adaptation :
Gil Ben Aych
Dates et horaires :
Lundi 10, mercredi 12, vendredi 14 juillet 1989 à 21h
Lieu :
Grand théâtre romain
Compositeur :
Antoine Duhamel
Auteur du livret :
Gil Ben Aych
Création mondiale ou française :
Création mondiale
Mise en scène :
Guy Coutance
Assistant à la mise en scène :
Gilles Mounaix
Décors :
Louis Bercut
Assistants : Jean-François Gobert et Géraldine Allier
Réalisation des décors :
Espace et Compagnie Lyon
Régisseur général :
Régie de scène
Bernard Bourdet, Joël Corbin, Marie-Stéphane Blanchard
Costumes :
Louis Bercut
Assistants : Jean-François Gobert et Géraldine Allier
Réalisation des costumes :
Atelier de l’Opéra de Lyon
Direction musicale :
Patrick Fournillier
Assistant : Jean-Bernard Matter
Orchestre :
Orchestre de l’Opéra de Lyon
Chœurs :
Chœurs de l’Opéra de Lyon
Chef des chœurs : Donald Palumbo
Chefs de chant : Anita Tyteca, François Sauvageot,
Anne-Marie Cheifetz, Serge Voskertchian
Avec :
Jean-Philippe Courtis : Lantenac
Pierre Charbonneau : Cimourdain
Tibère Raffalli : Gauvain
Valérie Millot : Madame Fléchard
Didier Henry : Raboud
Lionel Sarrazin : L’Imânus
Jocelyne Taillon : Vivandière / une paysanne
Guy Flechter : Halmalo
Pierre-Yves Le Maigat : Tellmarch
René Schirrer : Guéchamp
Michel Denonfoux : le grenadier / l’aubergiste / un paysan
Jean-Marc Salzmann : Gavard / un paysan
Grégoire, Mathieu, Sonia, John, Alain : les enfants de Mme Fléchard (en alternance)
et
Marc Brunet : Danton
Maximilien Regiani : Robespierre
Rudy Laurent : Marat
Jean-Louis Robert : le chef de la pièce, Danse à l’ombre, le crieur public
Yves Neyrolles : Bois - Berthelot
André Sanfratello : La Vieuville
Commentaires
Une consécration
Il importe davantage de souligner ce qui représente une consécration dans la carrière de tout compositeur, et qui plus est d’un compositeur d’opéras, à savoir la quatrième commande lyrique que lui fait, pour la célébration du bicentenaire de la Révolution de 1789, I’Opéra de Lyon.
Quatrevingt-treize
"Je dirai tout de suite, pour ne pas y revenir, que cette inscription dans le cadre du bicentenaire était une fausse bonne idée. L’opéra fut joué à Lyon les 10, 12 et 14 juillet 1989, à un moment où la masse des spectacles commémoratifs était absolument étouffante et le public passablement saturé."
Pourtant, en trois représentations seulement, Quatrevingt-treize rassemble près de huit mille spectateurs qui ne manquent pas d’exprimer leur contentement au terme d’une œuvre de trois heures et demie, donnée sans interruption.
Une nouvelle fois la séduction de l’art d’Antoine Duhamel se révèle dans cette œuvre. Art de mélanger littérature et musique qui s’exprime dans le choix des auteurs qu’il met en musique. Art de panacher les styles et les genres, le populaire et le savant. Il tient la gageure de ne pas changer un mot du texte de Victor Hugo qu’il conserve, réussit un découpage dramatique remarquable où se mêle le théâtre pur, l’oratorio et l’opéra dans ce qu’il a de plus traditionnel, et cisèle son discours musical en évitant toute impression de pléonasme avec un auteur dont le style est pourtant volontiers redondant .
Tout au long de la composition de Quatrevingt-treize Antoine Duhamel est hanté par la durée. Comment réduire, pour ne pas subir l’humiliation de la coupure, cette immense fresque historique alors que son librettiste, Gil Ben Aych, en avait tiré un texte dont la seule lecture durait plus de quatre heures ? Il fallait mettre en musique ces atmosphères contrastées, propres au romantisme et à Hugo, où les silences précèdent les explosions de violence, où le grotesque voisine avec le sublime. L’expérience qu’Antoine Duhamel a de la musique de film, où il faut, le temps d’une image, en traduire le climat, son immense facilité à mélanger et à confronter les styles, sa grande culture musicale lui permettent de venir à bout de cet obstacle.
"J’ai couru, tout le long de l’opéra, avec cette hantise : comment ne pas être trop long ? Phénomène étrange que celui de la durée. Pendant tout mon travail, il ne fallait surtout pas que j’ouvre une partition de Wagner ; voir le temps qu’il prend à chaque moment - par exemple pour le réveil de Brunehilde au troisième acte de Siegfried - me rendait perplexe. Et je me rappelais la colère que j’éprouvais, étant jeune, devant les coupures énormes que l’on faisait alors dans les grands monologues que je trouvais admirables au troisième acte de Tristan."
Les conditions de représentations, en plein air à Fourvière, n’ont pas rendu complètement justice à cette œuvre qui, par son sujet et son ampleur (grand orchestre, très nombreux chanteurs, scénographie éclatée en multiples tableaux...), marque l’entrée d’Antoine Duhamel dans le grand opéra.
"Cet opéra - lui aussi complètement écrit - j’ai besoin de le voir dans d’autres conditions. Comme je rêve d’entendre un jour cette œuvre dans une bonne salle ! Ce Quatrevingt-treize vaut bien une deuxième chance. Et 1993 est passé sans cela !"
Source :
www.mnl-paris.com/compositeu...