Genre :
Tragédie antique
Auteur :
Euripide
Dates et horaires :
Samedi 19 juin, dimanche 20 juin, mardi 22 juin à 21h45
Lieu :
Grand théâtre romain
Traduction :
Maria Grazia Ciani
Adaptation :
Maria Grazia Ciani
Rédaction des surtitres :
Spectacle en italien, surtitré en français
Traduction des surtitres :
Ubavka Zaric
Production :
Piccolo Teatro di Milano
En collaboration avec
L’Instituto nazionale del dramma antico,
Les Nuits de Fourvière, Département du Rhône
et avec le soutien de Culture 2000/Union Européenne
Institution ou compagnie :
Piccolo Teatro di Milano
Mise en scène :
Luca Ronconi
Décors :
Margherita Palli
Costumes :
Gianluca Sbicca,
Simone Valsecchi
Lumières :
Gerardo Modica
Avec :
Massimo Popolizio : Dionysos
Antonio Zanoletti : Tirésias
Warner Bentivegna : Cadmos
Giovanni Crippa : Penthée
Riccardo Bini : Un serviteur
Luciano Roman : Premier messager
Emanuele Vezzoli : Second messager
Delia Boccardo : Agavé
Alvia Reale : Le Coryphée
et
Antonietta Carbonetti, Elisabetta Femiano, Franca Penone,
Tea Sammarti, Maria Angeles Torres : Les Bacchantes
et
Domenico Bravo, Francesco Colella, Pasquale Di Filippo,
Raffaele Esposito, Stefano Moretti, Michele Nani,
Simone Toni : Les Thébains
et
Amanda Baqué, Agnès Busquets, Mahaut d’Arthuys, Berta Errando,
AnneGirouard, Monica Marcos, Cécile Marroco, Txu Morillas,
Marta Paytubi, Anna Ponces, Laia Ricart, Anne-Valérie Soler,
Lolita Tergemina,Alice Bachi, Valentina Bartolo,Federica Castellini,
Maria Maddalena Gessi, Silvia Grande, Silvia Masotti, Ilinia Porcarelli,
Caterina Simonelli, Rosanna Sparapano,Giulia Valenti, Camilla Zorzi : Le chœur
et
Gabriele Ciavarra, Mirko Ciotta,Giorgio Consoli,Jacopo Veronese. - Les soldats
Commentaires :
Avec la participation artistique de
l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre/Lyon,
l’Institut del Teatre-Escola Superior d’Art Dramatic/Barcelona
et d’Elsinor/Barcelona
Après Prométhée enchaîné, voici le Piccolo Teatro de Milan de retour aux Nuits de Fourvière avec le deuxième volet de sa trilogie grecque, Les Bacchantes d’Euripide, la plus mystérieuse des pièces antiques. Dans son exploration des rapports entre le divin et l’humain, Luca Ronconi met en scène l’unique œuvre dont un dieu est le personnage principal. Divinité du vin et des festivités théâtrales, Dionysos est aussi un être humain et Luca Ronconi souligne cette ambiguïté fondamentale.
Furieux contre Penthée, roi de Thèbes, qui refuse de reconnaître sa nature divine, Dionysos se présente devant lui sous les traits de son propre prêtre. Penthée commence par le jeter en prison, mais Dionysos finit par le séduire et le convaincre de passer les vêtements de sa mère pour aller dans la montagne épier secrètement les transports des Bacchantes.
Pour la première fois dans la tragédie grecque, le dénouement ne vient pas du ciel : pivot et moteur du drame, Dionysos s’en charge. Son interprète, Massimo Popolizio, excelle dans l’oscillation entre la cruauté et la séduction, entre le masculin et le féminin, entre la force et la subtilité, entre la violence et la douceur. La vengeance du dieu est cruelle, atroce même. Et tout comme les murs du palais de Penthée qui s’écartent et s’écroulent, c’est la cité, elle-même, qui se désagrège.
Les Bacchantes selon Luca Ronconi est la confrontation physique d’univers tragiquement incompatibles. C’est un corps-à-corps verbal et en même temps charnel, le jeu passionnant du chat-Dionysos avec la souris-Penthée. Sans donner de réponse, sans porter de jugement, Luca Ronconi met en valeur la richesse de ce texte complexe et décrit le processus plutôt que le résultat. La rencontre entre Dionysos et Penthée n’est pas uniquement la confrontation entre l’humain et le divin, la raison et la folie, entre la laïcité et la religion. C’est surtout une ingénieuse mise à jour de la machine subtile que Dionysos met en branle pour faire tomber petit à petit toutes les défenses de Penthée, déstructurer sa personnalité et introduire le doute au cœur même de la cité. Et que dire d’Agavé - cette mère coupable d’avoir douté ou de ne pas avoir crû - et punie de la façon la plus insoutenable ? Et de son retour douloureux à la raison ?
Bien plus qu’une « querelle » entre les dieux et les hommes, Euripide, à la fin de sa vie, décrit dans Les Bacchantes le déclin du modèle de la cité antique, la désintégration des structures sociales, et pose la question des femmes et des étrangers..., thèmes singulièrement modernes. Luca Ronconi, lui, se contente d’ouvrir tout grand les champs de la réflexion et laisse au spectateur le soin de trouver ses réponses.